Forte mobilisation dans les écoles pour refuser le projet de grille salariale du Conseil d'Etat

de: SSP / SAEN

Une majorité d’enseignants neuchâtelois ont suivi l’appel des syndicats et manifesté ouvertement son mécontentement face au projet de grille salariale de la fonction publique que le gouvernement entend imposer dès 2017.

Les syndicats se réjouissent de cette forte mobilisation des enseignants qui, malgré les pressions du Département de l’éducation et de la famille (DEF) et de certaines directions, ont ainsi donné un signal clair : les enseignants ne veulent pas d’une grille salariale qui diminue nettement leurs perspectives salariales!

Les enseignants expérimentés ayant atteint leur maximum salarial et préservés des pertes de la future grille ont massivement soutenu leurs jeunes collègues et exprimé leur rejet d’un projet qui dévalorise leur profession, déjà mal lotie à Neuchâtel en comparaison intercantonale.

Une majorité d’enseignants a ainsi prolongé l’une des pauses de la matinée d’un quart d’heure. D’autres, certes moins nombreux, ont renoncé à donner l’une des leçons de la matinée, malgré la menace de ponction salariale. Quoi qu’il en soit, tous les enseignants ont assumé l’encadrement des élèves. Il ne s’agissait donc pas d’une grève, contrairement à ce qu’a affirmé sans aucun complexe la cheffe du DEF ! En effet, dans un tel cas, les autorités scolaires auraient dû remplacer les enseignants grévistes !

La mobilisation a concerné tous les degrés, des premières classes primaires aux lycées. Dans certaines écoles, les enseignants se sont réunis dans la cour, durant la prolongation de la récréation de 10h. Certains en ont profité pour préparer l’assemblée générale qui suivra la manifestation du 15 septembre à Neuchâtel ; d’autres ont mis à profit ce temps à disposition pour écrire leurs griefs et attentes sur un « mur des lamentations » mis sur pied pour l’occasion. Ailleurs encore, les enseignants ont décidé de ne pas dispenser la dernière heure de cours et de se rendre dans la cour avec leurs élèves. Certains enseignants ont écourté
d’un quart d’heure la dernière leçon de la matinée et se sont rendus dans la cour pour y accueillir les parents et les informer de la situation. La liste des actions menées est longue et ne s’arrête pas à ces quelques exemples.

Les syndicats précisent qu’ils ont demandé aux enseignants de ne pas annoncer les
prolongations de récréations aux autorités scolaires, comme ça le leur était demandé. Ainsi, le DEF sera dans l’impossibilité de publier des statistiques minimisant la participation des enseignants à cette mobilisation.

Pour rappel, la grille salariale du Conseil d’État diminue les perspectives salariales de toutes les catégories d’enseignants. Alors que la profession se complexifie toujours davantage et que plusieurs cantons envisagent de la revaloriser, à Neuchâtel, où les enseignants sont déjà parmi les plus mal payés de Suisse, le Conseil d’État prend le chemin inverse et décide de baisser les salaires ! Et ce alors qu’une pénurie d’enseignants est d’ores et déjà annoncée !

Pour le SSP, Claude Grimm

Pour le SAEN, Pierre Graber