Nouvelle réforme fiscale, nouveau plan d'austérité

de: Karim Boukhris et Claude Grimm, secrétaires syndicaux SSP

Le SSP s’inquiète des conséquences néfastes de la réforme fiscale sur les services publics et parapublics

photo Eric Roset

Le Grand Conseil neuchâtelois vient d’entériner un paquet fiscal pour les personnes physiques
comme les entreprises, qui a été ficelé par arrangement entre le PS et le PLR, avec l’assentiment
des autres partis de droite. Cet accord des partis gouvernementaux, qui constitue la quatrième
réforme fiscale depuis 1989, est marqué par une volonté claire de ne pas aboutir à une réforme
financièrement équilibrée pour le canton et les communes. Le canton, qui fait face depuis de
nombreuses années à une situation financière difficile, poursuit ainsi sa politique de sous-enchère
fiscale et, partant, entérine une nouvelle période d’austérité pour les collectivités publiques
neuchâteloises.
Pour rappel, le SSP s’était allié au comité anti-crise en 2018 pour dénoncer un énième plan
d’économie du Conseil d’État qui ne touchait que la fonction publique et parapublique, ainsi que
les classes les plus défavorisées.
La diminution de l’imposition des entreprises (baisse du taux, patent box et déductions pour la
recherche & le développement) est particulièrement problématique puisque les personnes
morales bénéficieront d’une baisse fiscale globale (Confédération, canton et communes) pouvant
aller jusqu’à 26,8 %, comprenant une baisse de la part cantonale et communale pouvant aller
jusqu’à 56 % ! Les pertes de revenus ainsi générées pousseront les collectivités à reporter ces
dernières sur les personnes physiques par des hausses de taxes ou du coefficient fiscal, annulant
par là-même, une fois de plus, la baisse promise à la population. Les employés de la fonction
publique et parapublique, déjà sous pression permanente, seront probablement les premiers à qui
des efforts seront demandés. Quant aux prestations à la population, elles seront revues à la
baisse, voire supprimées pour certaines.
Pour toutes ces raisons, le SSP ne peut que regretter que le Grand Conseil n’ait pas voulu
d’une réforme équilibrée et ait fait ainsi le choix de relancer une nouvelle fois les politiques
d’austérité.