Le 24 août dernier, une partie du personnel de la santé soumis à la CCT 21 était réunie en Assemblée générale pour prendre position sur les négociations en cours. Les propositions des employeurs ont été présentées et soumises à la discussion. Voici en quelques lignes le résumé de ces débats, la prise de position du personnel et enfin quelques informations concernant la suite.
Deux propositions phares rejetées
Au menu de la table des négociations, deux demandes sont présentées comme centrales par les employeurs: le temps de travail et la progression salariale.
Le temps de travail : On nous propose de faire varier le temps de travail entre 38 et 44 heures par semaine. Cette « modulation » du temps de travail serait décidée individuellement par chaque salarié·e en début d’année civile en même temps que le nombre de jours de vacances qu’il·elle souhaiterait prendre. Sous le titre moderne de la « flexibilisation » ou encore « modulation » du temps de travail cette proposition serait une vraie usine à gaz qui pose beaucoup de problèmes, en particulier :
- C’est une logique qui force les personnes avec de bas salaires à travailler davantage pour obtenir un meilleur revenu plutôt que de revaloriser les salaires. Alors que dans notre secteur, nous devrions réduire le temps de travail pour supporter l’intensité et les horaires pénibles.
- Dans es services de soins, en particuliers ceux qui fonctionnent en continue, des durées du travail variables d’une personne à l’autre vont compliquer encore davantage la construction des horaires, qui est déjà ardue. Mais surtout une confusion énorme va surgir au niveau des salaires en raison d’inévitables situations absurdes : deux collègues travaillant le même nombre d’heures pourraient ne pas toucher le même salaire, parce qu’une de deux aura diminué le nombre de semaines de vacances. Le principe même d’une Convention collective de travail est de régler la durée du travail identique pour toutes et tous. Enfin, aujourd’hui la durée du travail est déjà modulable par le mécanisme du taux d’activité !!
La seconde concerne la progression salariale qui fonctionnerait sur un principe mixte d’une annuité automatique uniquement une année sur deux. Le personnel obtiendrait un échelon automatique les années paires et l’échelon au mérite (selon un mécanisme à discuter) les années impaires. Cette proposition pose les problèmes suivants :
- Certaines / certains n’atteindraient jamais le salaire maximum puisqu’il faudrait une carrière de cinquante ans.
- Ce modèle favorise la concurrence et la compétition entre collègues plutôt que la reconnaissance de l’ancienneté et l’expérience. Au final c’est une vision fortement éloignée de la réalité du terrain puisque c’est le travail dans le domaine de la santé est un travail d’équipe.
Pour ces différentes raisons, le personnel réunit Assemblée générale a donné mandat à la délégation de négociation de s’opposer à toutes propositions qui péjorent leurs conditions de travail, ce qui est le cas des deux propositions ci-dessus. Par ailleurs, il a rappelé ses revendications :
- La clarification des plans horaires qui permettent une réelle application de la CCT 21 ! En effet, dans « la balance horaire » appliquée actuellement aucune distinction claire n’est faite entre les heures effectuées, les heures supplémentaires ou les heures compensées du travail de nuit. Dès lors, comment obtenir les compensations auxquelles le personnel a le droit ?
- La reconnaissance de l’engagement sans réserve des personnels de santé durant la période COVID par une CCT au minimum à hauteur de celle que nous avons aujourd’hui.
Ce sont donc ces positions que nous allons défendre lors des prochaines rencontres avec les employeurs les 8, 16 et 26 septembre prochains. Et pour la suite nous aurons encore besoin de vous !
Prochaine assemblée du personnel : jeudi 23 septembre 2021 à 20h00.
Où : maison du Peuple de la Chaux-de-Fonds et en zoom
Plus nous serons nombreuses et nombreux et plus nous serons crédibles.
Venez avec vos collègues !
