Le SSP, l’AEDE et les professionnel-le-s de l’enfance portent leur voix le 14 juin au Château !

de: Florent Blanc

Le Syndicat des Services Publics - Région Neuchâtel (SSP-RN) et l’Association Des Educatrices-teurs De l'Enfance (AEDE-BEJUNE) se sont mobilisés pendant plus de 3 mois dans les structures d’accueil et dans la rue. Nous déposons 1’114 signatures récoltées auprès de la population neuchâteloise, dont près d’un quart provenant de professionnel-le-s de l’enfance, le vendredi 14 juin prochain à 15h au Château (Neuchâtel).

Un an après la mobilisation massive du secteur de l’enfance et le dépôt de son manifeste de revendications le 14 juin 2023, le bilan est contrasté. Le Conseil d’État a soumis son rapport sur la révision de la LAE 3, après plus de 6 ans d’attente. Cette attente traduit la complexité à trouver un terrain d’entente avec les différentes parties prenantes dans ce dossier, notamment avec les communes. Or ce compromis s’est fait sans réelle consultation du personnel de l’enfance ! Durant toute la campagne autour de notre pétition, l’écrasante majorité des professionnel-le-s que nous avons rencontré-e-s n’avait simplement pas entendu parler de cette révision. Dès lors, peu de surprises à ce que plusieurs mesures posent des problèmes de fond.

La mesure 5 «gestion des tables de midi au niveau des communes» reporte la charge financière du parascolaire 2 (enfants de 10 à 12 ans) sur les communes, non soumises à plusieurs conditions d’encadrement définies dans la LAE (voir communiqué du 26 janvier 20241). Ce désengagement du canton s’opère avec de graves risques de dégradation de la qualité de l’accueil et des conditions de travail. Cela suscite une très vive inquiétude parmi les professionnel-le-s du secteur. Il est inacceptable de jouer sur l’équilibre budgétaire pour opposer le parascolaire 2 au reste des secteurs de l’accueil de l’enfance. Ce qui est donné d’un côté ne doit pas être repris de l’autre !

La mesure 7 «Une heure d’ouverture supplémentaire des STAE» va dans la direction opposée aux attentes du personnel de l’enfance. Des horaires de travail de plus en plus étendus se font au détriment des liens humains et de la santé au travail. Par ailleurs, le manque de clarté de cette mesure n’offre aucune assurance que les situations familiales du personnel seront prises en compte, dans un secteur professionnel majoritairement féminin.

Face à un secteur largement déconsidéré, avec des conditions de travail précaires et inégales entre les structures, il est urgent de réfléchir à un plan cantonal d’ampleur pour une revalorisation salariale de l’ensemble du secteur et l’ouverture de nouveaux postes pérennes. Sans cette ambition, il parait impossible de créer les places de travail nécessaires, de fidéliser les professionnel-les encore en formation dans notre canton et de lutter contre le sous-effectif qui force à travailler à flux tendu. Le manque d’effectifs nous empêche d’accomplir un travail de qualité, essentiel pour les enfants et attendus par les parents. Ces enjeux devront rapidement être abordés d’une manière ou d’une autre, car sans nous, tout s’arrête !

Nathalie Delbrouck, Assistante socio-éducative et militante au Syndicat des Services Publics, 076 543 26 51,

Florent Blanc, secrétaire syndical au Syndicat des Services Publics, 032 914 77 42,

1 https://neuchatel.ssp-vpod.ch/news/2024/la-lae-3-un-projet-ambitieux-mais-qui-rate-sa-cible/