Succès de la journée de formation et de réflexion "Des retraites pour vivre - à l'aube d'un tournant?"

de: Alexandre Martins et Claude Grimm, coprésident-e-s de l'USCN

À l’invitation de l’Union Syndicale Cantonale Neuchâteloise (USCN), une centaine de personnes se sont réunies le 10 février au Locle afin de discuter du système de retraite. Face à la situation financière toujours plus précaire d’un nombre croissant de retraité-e-s, l’initiative pour l’introduction d’une 13ème rente AVS n’est rien d’autre qu’une nécessité. Pourfendant les arguments idéologiques de la droite, les intervenant-e-s – Danielle Axelroud et Pierre-Yves Maillard – l’ont rappelé avec force et conviction.

Une centaine de personnes étaient réunies pour écouter Pierre-Yves Maillard, président de l'USS, et Danielle Axelroud, ancienne experte fisclale, sur la nécessité d'introduire une 13e rente AVS, tout particulièrement pour pour les femmes et les bas salaires.

La campagne autour de l’initiative AVSx13 bat son plein et les opposants ne reculent devant
rien pour jeter le doute sur cette initiative, pourtant tout simplement nécessaire. Plus de 3
millions de francs sont consacrés à nous « convaincre » en diffusant de coûteux écrans de
fumée, toujours les mêmes. Les spectres de la faillite de l’AVS ou des hausses d’impôts sont
convoqués, mais les finances de l’AVS les évacuent sans contestation possible.

Face à l’inflation et à l’augmentation des primes maladie, une 13ème rente AVS est autant
nécessaire et urgente que finançable. C’est une réalité têtue. Selon les calculs de la
Confédération, l’AVS sera en bénéfice de 3.5 milliards de francs en 2026 (avec une fortune
de plus de 50 milliards), cela alors que l’introduction d’une 13ème rente coûterait environ 4
milliards. Si des moyens supplémentaires devaient être nécessaires, une augmentation dès
2030 des cotisations paritaires de 0,4% suffirait. Que chacun-e fasse le calcul sur la base de
sa fiche de salaire et d’une augmentation des rentes de 8,33% depuis l’âge de départ en
retraite : 92% de la population serait gagnante car c’est ainsi que fonctionne l’AVS. L’AVS
est notre assurance de base, basée sur des principes simples de solidarité entre générations
et entre classes de revenus et qui constitue la ressource principale à la retraite pour la
majorité de la population – en particulier les femmes, fortement discriminées dans la LPP.
Danielle Axelroud l’a rappelé : 25% des femmes à la retraite n’ont que l’AVS pour vivre. Le
montant moyen de la rente AVS est de CHF 1800 / mois, est-il la peine de débattre de la
nécessité d’une revalorisation ? Seule une augmentation de l’AVS peut améliorer la situation
des femmes et des revenus bas et moyens à la retraite.

Pierre-Yves Maillard a rappelé les éléments historiques et l’importance du compromis social
et générationnel représenté par l’AVS. Compromis social détruit agressivement depuis
plusieurs années, dont les derniers épisodes sont connus : augmentation de l’âge de départ
en retraite des femmes, initiative des jeunes PLR pour augmenter l’âge de la retraite de
toutes et tous, économies sur le dos des bénéficiaires des prestations complémentaires,
nouvelles exonérations fiscales proposées pour les rares détenteurs de 3ème pilier – on
donne donc aux 10% de la population qui « n’en ont pas besoin » et seulement à eux. Quant
au 2ème pilier, dont les prestations sont en chute libre – ce qui n’est pas le cas des profits des
assureurs qui le gèrent – on nous demande ni plus ni moins que de payer plus pour toucher
moins !

Un renversement de tendance est essentiel pour les intérêts de la majorité : l’initiative
AVSx13 est une nécessité urgente, votons OUI le 3 mars 2024 !