Suppressions de postes au CEFNA malgré le confinement

Alors que, confinement oblige, la majorité des activités, notamment politiques, sont suspendues, l’État lance les procédures de suppressions de poste au CEFNA

FERMETURE DU CEFNA : Le Syndicat des services publics – région Neuchâtel (SSP-RN) et le Syndicat autonome des enseignants neuchâtelois (SAEN) dénoncent les méthodes du Conseil d’État neuchâtelois en pleine pandémie du Covid-19, ainsi que son manque de clairvoyance dans le démantèlement des prestations en compétences de base alors que le chômage va inéluctablement augmenter.

Les syndicats dénoncent une gestion calamiteuse du CEFNA (Centre de formation neuchâtelois pour adultes) par le Conseil d’État depuis de nombreuses années, dossier qu’il a laissé volontairement pourrir jusqu’au moment où, constatant une réduction du chiffre d’affaires et une exigence d’autofinancement inatteignable, il décide de fermer l’école.

Suite à l’annonce à fin novembre 2019 de la fermeture du CEFNA pour fin décembre 2020 et la suppression de 16,2 EPT, les syndicats se sont mobilisés pour défendre les formateurs-trices dans le domaine des compétences de base (français, math, nouvelles technologies, etc.) et chercher des solutions alternatives à l’abandon pur et simple de ces dernières – au moment où l’État mettait en consultation un rapport sur la formation continue reconnaissant la nécessité de renforcer les compétences de base. Mais force est de constater que le Conseil d’État a fait la sourde oreille et agi sans ménagement aucun à l’endroit des formateurs-trices compétent-e-s, bien formé-e-s et efficients.

Pourtant, depuis l’annonce de la fermeture du CEFNA, la situation a profondément changé. Avec la crise sanitaire liée au Covid-19, une augmentation du taux de chômage paraît inéluctable, tout comme le redéploiement de cours de compétences de base pour les personnes sans emploi. Quant aux cours destinés aux migrant-e-s, ils devront également se poursuivre d’une manière ou d’une autre, mais à ce stade, le Conseil d’État n’a pas communiqué. Les compétences des formateurs-trices dont on se débarrasse aujourd’hui manqueront très certainement sous peu. Pourtant, le Conseil d’État refuse de regarder la situation en face. Dans sa réponse à un courrier aux syndicats, la cheffe du DEF relève qu’en l’état actuel, « il est impossible d’émettre un pronostic sérieux au sujet d’une éventuelle hausse des besoins en compétences de base en lien avec la situation sanitaire actuelle ».

Ainsi, la fermeture du CEFNA se poursuit selon le calendrier prévu, en dépit des circonstances et des nombreuses interventions des syndicats, qui ont notamment demandé à être reçus dès le mois de décembre 2019 par le Conseil d’État pour tenter de trouver des solutions alternatives pour le personnel et la formation, mais la séance a été repoussée à deux reprises et n’a finalement pas eu lieu. Notre dernière proposition de réaliser la séance par visioconférence, en raison de la pandémie, n’a reçu aucune réponse. Si la rencontre aura enfin lieu la semaine prochaine, elle arrive (un peu) comme la grêle après les vendanges, les procédures de suppression de postes ayant débuté la semaine dernière.

Ainsi, le 9 avril, à la veille du congé pascal, après un mois d'enseignement à distance ayant exigé un important investissement, une grande partie des formateurs-trices a reçu une convocation à un entretien le 15 ou le 16 avril, leur laissant moins de deux jours ouvrables pour réagir et s'organiser. Malgré l’envoi de deux courriers aux chefs du DEF et du DEAS pour demander de repousser ces entretiens en raison des mesures sanitaires et de la suspension des procédures administratives par le Conseil fédéral, le Conseil d’État a décidé de les maintenir. De surcroît, ce n’est qu’après avoir réclamé des aménagements tenant compte des mesures de confinement que les personnes convoquées ont obtenu des alternatives de la part de la direction du Cifom (envoi du courrier par la poste, entretien par visioconférence, etc.). Dans le même esprit, la direction du Cifom avait jugé la présence d'un-e représentant-e syndical-e « non souhaitable », présence finalement admise après protestation auprès de la cheffe du DEF. Ces méthodes sont indignes de l’État, qui se devrait d’être un employeur exemplaire…