«Ensemble, nous pouvons être entendu-e-s»

Interview d'Ann Schaub et Sophie Liechti, membres du SSP, respectivement responsable de la filière éducateurs/-trices de l’enfance et enseignante à l’école Pierre Coullery.​

Pourquoi vous êtes-vous mobilisées contre le doublement des écolages?

Ann Schaub – La défense de nos filières passe aussi par la défense des conditions d’étude. En tant que responsable, j’avais un rôle à jouer. La filière d’éducateur/trice de l’enfance n’existe qu’à temps plein. Au vu de la rémunération des stages, inexistante ou minime, l’augmentation des taxes s’annonçait insupportable.

Le canton mène des réformes conséquentes dans le domaine du social, mais il affaiblit en même temps les écoles qui forment ce personnel.

Sophie Liechti – Ne rien faire était exclu. J’ai une responsabilité vis-à-vis des étudiant-e-s. Alors que notre participation est cruciale pour le canton, le domaine de l’enfance est peu mobilisé, peu reconnu et sous-valorisé.

Était-ce votre première bataille syndicale?

Ann – Oui ! J’ai toujours sympathisé avec les luttes syndicales. Mais jusque-là, je m’étais refusée à y participer, car mon poste est en partie relié à la direction. Cette fois, je ne pouvais voir le SSP à l’œuvre sans m’investir. Non sans fierté, j’ai pris la décision de me syndiquer et de me mobiliser.

Le corps enseignant, les étudiant-e-s et moi-même avons réalisé que, ensemble, nous pouvons faire du bruit et être entendu-e-s.

J’ai été surprise et touchée par la mobilisation qui s’est construite, ainsi que par l’entraide qui s’est créée entre les écoles.

Que retiens-tu de cette campagne?

Sophie – La mobilisation paie. J’espère que les étudiant-e-s s’en souviendront lorsqu’ils/elles devront défendre leurs conditions de travail: chacun-e peut être acteur/-trice de sa réalité professionnelle.

Dans cette ambiance combative, nous avons enchaîné avec l’organisation de la grève des femme dans notre établissement !