COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le 1er avril 2019, la pétition « Pour des Ecoles Supérieures accessibles à toutes et tous, sans discrimination », munie de 2670 signatures a été déposée à la Chancellerie d’Etat.
Contexte :
En septembre dernier, le Conseil d’Etat a signé un arrêté portant modification à l’arrêté concernant les écolages au sein des filières ES (Ecoles Supérieures) à temps plein. De 1000.- annuels, les personnes désireuses de se former verront leurs écolages doubler dès 2020. Cette mesure touchera les étudiants suivant un cursus à temps plein, c’est à dire celles et ceux qui n’auront pas eu la chance de signer un contrat auprès d’un employeur et, de ce fait, celles et ceux qui ne touchent pas de salaire. Dès lors, un comité d’action s’est constitué pour informer des effets néfastes d’une telle décision. Le comité d’action dénonce cette mesure antisociale et discriminante pour les personnes les plus précaires du canton. Elle s’inscrit dans un programme politique d’austérité, visant une fois encore l’économie au dépit de la formation et de l’éducation et ce, depuis plusieurs législatures. En parallèle, le projet fiscal du Conseil d’Etat -à majorité socialiste- vient d’être adopté par le Grand Conseil. Cette réforme engendrera à nouveau des pertes colossales au sein des collectivités publiques pour permettre aux entreprises de voir leur taux d’imposition baisser à 13,6%.
A terme, la volonté du gouvernement est de fermer les filières à temps plein au bénéfice des filières « duales ». Or, à ce jour, trouver une place en entreprise pour suivre un cursus à temps partiel est denrée rare. Le constat est amer : le nombre de personnes formées et spécialisées dans les domaines propres à notre région tend à s’amenuir.
Le tissu économique du canton de Neuchâtel nécessite une main d’oeuvre qualifiée et spécialisée pour faire perdurer un certain savoir-faire. Nous regrettons que les entreprises alentours n’aient pas été consultées sur leurs besoins effectifs. En comparaison intercantonale, les écoles supérieures neuchâteloises seront bien plus onéreuses que leurs voisines. En ajoutant à cela la libre circulation induite par les accords « AES », les étudiants risqueront de se former et de s’établir ailleurs. Alors même que l’Etat de Neuchâtel cherche à attirer de nouveaux contribuables, il pousse vers la sortie ses étudiants, dans lesquels il a investi durant des années. Deux poids, deux mesures.
Par le dépôt ce cette pétition, nous exigeons :
Que le Conseil d’Etat reconsidère son arrêté en maintenant les frais d’écolages actuels
Que le Conseil d’Etat et le Grand Conseil cessent de détériorer l’offre de formation cantonale
Que nos élu-e-s soient les garant-e-s de la notion d’égalité des chances
Que le Conseil d’Etat et le Grand Conseil ne renforcent pas davantage les disparités entre classes sociales
Nous attendons des réponses concrètes de la part de nos autorités. L’activité du comité d’action perdurera au-delà de ce dossier, tant que le canton n’aura pas trouvé d’autres moyens que le démantèlement de l’éducation pour renflouer ses caisses, alors même qu’il offre des cadeaux fiscaux aux grandes entreprises.
Revue de presse
Les taxes s'envolent dans les écoles supérieures neuchâteloises
La pétition contre la hausse des taxes a été déposée le 1er avril, munie de 2670 paraphes. Le comité d'action attend désormais de pied ferme une réponse du Conseil d'Etat.