Nous connaissons notre métier qui demande une énergie et une attention sans répit. Nous accueillons des enfants qui, pour certains, ne connaissent pas les règles de vie sociale, ne gèrent pas leurs émotions, peuvent se mettre en danger ou mettre les autres en danger. Des enfants que nous ne laissons pas seul-e-s lorsque les parents sont en retard – ou oublient carrément de venir les chercher. Nous ne bénéficions pas de classe d’accueil ou de classe de formation spécialisée. Nous n’avons que très peu de matériel à disposition, ce qui nous demande beaucoup de réflexion et de préparation pour en créer. Pour nombre d’entre nous, nous assumons la surveillance de toutes les récréations, qui ne sont pas comprises dans les heures de présence des élèves (plus de deux périodes par semaine). Nous faisons la grande majorité des signalements orthophonie, AEMO, psychomotricité etc. (entretien avec les parents, rapport, suivi).
Nous aimons notre métier et assumons toutes ses tâches de manière professionnelle mais nous estimons que cela représente un 100%. Nous sommes à l’aise avec l’idée, comme le relève la réglementation cantonale, d’être des fonctionnaires travaillant 1800 heures par année.
Il y a quelques années, toutes les activités précitées était reconnues puisque les enfants étaient 18 périodes à l’école et notre indice était déjà à 25. Il y avait donc à l’horaire 1 période de réception des parents, 15 minutes avant chaque demi-journée pour les échanges avec les parents, etc. Puis la situation a évolué et les autorités ont ajouté toujours davantage de « présence élèves ».
Dans la situation actuelle des discussions, voici les conséquences pour nous de cette proposition de baisser notre taux à 86,2% :
- Nos décharges pour raison d’âge vont diminuer et être repoussées de 3 ans puisque pour avoir le maximum, nous devrons être à 100%.
- Les décharges pour raison d’âge pour les enseignant-e-s actuellement à 50% seront supprimées.
- Les droits pour les proches aidant-e-s vont diminuer puisqu’ils sont fixés au prorata temporis.
- Les primes de fidélité (CHF 2000.-) versées après vingt, trente et quarante ans vont être diminuées car elles sont fixées en fonction du taux d’activité moyen des dix dernières années.
- Le temps d’attente pour les nominations augmentera pour les enseignant-e-s qui passeront en dessous de 2/3 de poste.
- Notre retraite (CPCN), qui sera calculée sur un taux plus bas, sera aussi impactée.
- Et si nous avons la force de travailler en plus pour revenir à 100%, nos employeurs peineront à nous proposer des heures puisque nous avons des horaires harmonisés. Quant à celles et ceux parmi nous qui n’ont pas le titre pour travailler en 3-4e, accepteront-elles/ils de travailler avec 15% de moins ?
C’est inacceptable, nous allons perdre des acquis pour une revalorisation qui n’en a que le nom. Signons toutes et tous cette pétition !