Réforme du cycle 3

Depuis l’introduction de la réforme du cycle 3 en 2015, le SSP fait un constat d’échec de cette dernière et a décidé d’empoigner sérieusement le dossier.

Depuis l’introduction de la réforme du cycle 3 en 2015 (suppression des sections au profit d'une structure avec un enseignement à 2 niveaux des disciplines fondamentales), le constat généralisé d’échec inquiète le SSP pour les raisons suivantes:

  1. La disparition du maître de classe engendre des graves difficultés au niveau du suivi des élèves.
  2. Les effectifs des classes de niveau 1 posent un réel problème. Alors que ces classes exigeraient un meilleur suivi et un travail différencié, elles sont plus chargées que celles de niveau 2 et, par conséquent, ne permettent pas aux enseignant-e-s d’effectuer le travail nécessaire. Il est donc impératif de limiter les effectifs pour les classes de niveau 1. De la même manière, on constate que les effectifs des classes terminales gonflent ce qui, à nouveau, ne permet pas aux enseignant-e-s de travailler dans les conditions adéquates.
  3. Pour les élèves en difficulté, on assiste à une multiplication disparate du soutien qui, au lieu de proposer un réel soutien, entraine une surcharge de travail et un alourdissement de l’horaire aussi bien pour les enseignants que pour les élèves.
  4. La quasi-disparition de la possibilité de redoubler condamne les élèves à être toujours performants. L’élève se trouvant temporairement dans une situation personnelle qui l’empêche de travailler ne peut plus redoubler, mais doit changer de niveau, ce qui risque de le démotiver, de le pénaliser pour son avenir, ou de lui nuire dans sa réelle capacité de progression.

Cette réforme provoque de multiples effets pervers. L’éclatement des classes rend toute activité hors-cadre impossible. Certaines mesures, notamment la disparition de la filière à plein temps de l’ESTER, encouragent à l’échec. En effet, suivant la situation, l’élève peut être privé de l’accès aux classes de préapprentissage parce qu’il a trop de points ! Les classes de raccordement sont à rétablir de toute urgence.

Menée sans les moyens appropriés, cette réforme engendre des situations délétères pour les élèves les moins scolaires qui n’ont plus de maître référent, de salle de classe, de groupe classe, autant d’éléments déstabilisants pour les élèves qui auraient besoin d’un cadre clair et d’être reconnu. Actuellement, tant que les élèves n’accèdent pas aux classes terminales, les seules à lui fournir ce cadre structurant, il est abandonné par ce système.

Le SSP a décidé d’empoigner le problème. Sa stratégie est de mobiliser les enseignant-e-s et les politiques (élu-e-s au Grand Conseil) afin de contraindre les autorités cantonales, qui jusqu’ici ont été sourdes à nos demandes, à revoir cette réforme.

Dans un premier temps, le SSP a présenté début 2022 un bilan de la réforme aux autorités cantonales (cf. ci-dessous), avec des revendications claires : la création d’un groupe de travail ad hoc, le lancement d’un questionnaire aux enseignant-e-s, etc. Par ailleurs, le SSP a effectué une campagne de sensibilisation auprès des parlementaires, etc.

Toutefois, force est de constater que jusqu'ici pas grand-chose a avancé. Un bilan de la rénovation du cycle 3 (rapport d'information), demandé par le Grand Conseil, aurait dû être présenté avant fin 2023, mais il a été repoussé. Ce sujet susciterait beaucoup de discussions au sein des commissions du Grand Conseil (Education).

Le SSP, mais aussi des député-e-s qui soutiennent nos positions, ont demandé que le DFDS prenne l’avis des enseignant-e-s sur cette réforme.

Le SSP a réitéré à plusieurs reprises sa demande à Mme Graf mais elle n'a eu de cesse de tergiverser (elle a accepté, puis refusé, cela à plusieurs reprises). Une chose est sûre: Mme Graf change beaucoup d’avis et donne l’impression de ne pas savoir où elle navigue. Cela nous interpelle grandement et n’est pas très rassurant. Nous attendons maintenant de voir ce qu’elle va concrètement faire. Le SSP ne lâchera pas.

Les rencontres avec des député-e-s de tous les partis de 2022 et 2023 en marge des journées syndicales ont permis de constater que les politiques partageaient les préoccupations du SSP et plusieurs d’entre eux-elles (y compris du PLR) ont défendu la demande du SSP que les enseignant-e-s soient consulté-e-s.

Le SSP continue son travail de sensibilisation et de lobbying pour obtenir que la rénovation du cycle 3 soit enfin réformée. Cela prendra peut-être du temps mais nous ne lâcherons pas.

Bilan SSP-enseignement réforme du cycle 3 - février 2022

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