Celle-ci s’est opposée à la suppression des examens dans les écoles neuchâteloises le 14 juin prochain, empêchant dès lors de nombreux·euses étudiant·e·s et apprenti·e·s, mais aussi de nombreux·euses enseignant·e·s, de participer à la mobilisation nationale en faveur de l’égalité.
Fin 2022, le Syndicat des services publics – Région Neuchâtel (SSP-RN) a déposé des demandes de suppression des examens le 14 juin, à l’occasion de la grève féministe, pour l’ensemble des étudiant·e·s et apprenti·e·s du canton de Neuchâtel. Les requêtes ont été adressées à la cheffe du DFDS, mais aussi aux rectorats de l’Université de Neuchâtel (UniNE) et de la Haute École pédagogique BEJUBE (HEP-BEJUNE) ainsi qu’à la direction générale de la Haute Ecole Arc (HE-Arc).
Les trois hautes écoles – UniNE, HE-ARC et HEP-BEJUNE – ont rapidement accepté de supprimer les examens le 14 juin – ce dont le SSP-RN se réjouit ! Malheureusement, il n’en a pas été de même du côté de l’État de Neuchâtel. La cheffe de DFDS, Mme Graf, a refusé de faire du 14 juin une journée sans examens. Elle a tout juste concédé aux directions la possibilité de s’organiser, si elles le souhaitaient, pour éviter les examens ce jour-là. Malgré nos demandes répétées, Mme Graf a refusé de revoir sa position. Par conséquent, de nombreux examens auront lieu le 14 juin, empêchant de nombreux·euses enseignant·e·s, mais aussi de nombreux·euses étudiant·e·s et apprenti·e·s de participer à la mobilisation du 14 juin.
Rappelons qu’il y a quatre ans, l’ancienne cheffe de Département, Mme Maire-Hefti (PS), avait accepté de supprimer les examens lors de la grève féministe du 14 juin. Ce qui fut possible en 2019 aurait pu l’être en 2023. Le refus de Mme Graf constitue donc clairement une volonté politique d’une élue PLR qui avait déclaré publiquement, lors la campagne précédant son élection au gouvernement, ne pas être féministe. Ceci alors que, comble de l’ironie, c’est grâce à la vague violette que Mme Graf a été élue au Conseil d’État en 2021, sans quasiment aucune expérience politique préalable.
Au Grand Conseil et lors des rencontres avec les syndicats, Mme Graf est allée jusqu’à dire que le 14 juin étant majoritairement une journée consacrée aux examens oraux ne durant que 15 à 30 minutes, cela n’empêcherait nullement les étudiant·e·s de se mobiliser le reste de la journée. De tels propos constituent une forme de mépris non seulement pour les étudiant·e·s et le travail qu’ils effectuent pour les examens, mais aussi pour les enseignant·e·s qui les font passer (généralement durant toute la journée). Mme Graf semble oublier que le droit de grève est protégé par la Constitution, et qu’en refusant de supprimer les examens le 14 juin, elle refuse de fait ce droit aux enseignant·e·s devant assister aux examens. En effet, ceux/celles-ci n’envisageront pas d’abandonner leurs étudiant·e·s lors de ces moments cruciaux consacrant la fin de leurs études.