Le SPAJ est un service qui a beaucoup grandi ces dernières décennies et qui, outre ses missions historiques, s'est vu progressivement attribuer d'importantes tâches en lien avec la planification et le financement du dispositif d'accueil familial, le dispositif ambulatoire avec l'action éducative en lieu ouvert (AEMO) et le suivi psycho-éducatif (SPE) ainsi que le réseau des familles d'accueil et les institutions spécialisés.
Ces nouvelles missions s’inscrivent toutes dans un contexte social d’augmentation du nombre de jeunes dont le placement ou l’accompagnement est nécessaire. Cette croissance des besoins impacte directement le SPAJ et est couplée aux impératifs de qualité et de respect des droits de l’enfant. Cette situation implique inévitablement des besoins financiers accrus et une pression de toute part (parents, enfants, structures, justice, etc.) sur le dispositif. Les objectifs politiques poursuivis ces dernières années visaient à réduire l’impact financier de ses missions, plaçant le SPAJ dans une impasse entraînant un contexte de tension et une difficulté pour le service à mener à bien les missions qui lui incombent.
Le SSP intervient donc dans ce contexte difficile.
A noter que le Grand Conseil s'est également saisi de ce dossier. Voici le rapport d’information de la commission de gestion et d’évaluation du 26 mars 2024 au Grand Conseil sur le fonctionnement du service de la protection de l’adulte et de la jeunesse (SPAJ) et à l’appui
– d’une injonction relative à la structure fonctionnelle du service
– d’une injonction relative aux outils de pilotage, d’évaluation et de contrôle
– d’un postulat demandant un monitoring des ressources humaines au sein de l’administration cantonale:
https://www.ne.ch/autorites/GC/objets/Documents/Rapports/2024/24603_com.pdf
Le SSP dénonce également un manque de moyens chronique pour permettre au SPAJ de mener à bien ses missions, en particulier celles de protection de l'enfant. Le personnel est surchargé, avec un nombre de mandats/dossiers par IPE beaucoup trop élevé.
Cette situation est d’autant plus inquiétante que le système est totalement saturé, avec un manque chronique de places en institution et des listes d’attente entre 3 et 6 mois pour toute forme de soutien en ambulatoire. S’il est parfois possible de trouver des solutions dans les situations d’urgence, cela se fait toutefois au prix d’efforts conséquents pour le personnel, qui n’en peut plus.
Cette situation engendre une perte de sens pour le personnel et des démissions en cascade, avec des conséquences négatives en termes de perte d'expérience et de compétences.
Le SSP a donc tiré la sonnette d'alarme et écrit en juin 2024 et écrit au Conseiller d'Etat pour demander des mesures urgentes. Quelques mesures ont été prises, et si elles sont à saluer, elles restent insuffisantes pour faire face aux défis.
Le SSP demande aussi l'application des recommandations de la COPMA, qui recommande un nombre maximum de 50 à 60 mandats par IPE, alors que le moyenne est actuellement de 100 mandats.