Le SSP espère désormais que le Conseil d’État appliquera sa motion populaire de manière rigoureuse, afin de proposer un encadrement et un accompagnement de qualité de la part des équipes pédagogiques et ainsi donner de meilleures chances d’insertion professionnelles aux élèves.
Pour rappel, la volonté du Conseil d’État est de viser l’inclusion scolaire de l’ensemble des élèves dans les classes de formation régulière (FR) en réduisant drastiquement le nombre de classes d’enseignement spécialisé. Or, sur le terrain, il est clairement établi que les élèves à besoins spécifiques doivent être suivi-e-s et accompagné-e-s par un-e enseignant-e spécialisé-e titulaire afin que des liens stables se tissent. Au sein d’un groupe qui reste le même toute l’année et est encadré majoritairement par un-e seul-e enseignant-e, les élèves en grande difficulté scolaire trouvent une organisation claire et rassurante où ils peuvent travailler dans des conditions favorables et donner ainsi le meilleur d’eux-mêmes. Les classes d’enseignement spécialisé sont donc un outil d’inclusion scolaire au sein de l’école obligatoire qui offre aux élèves qui en ont besoin un cadre leur permettant de raccrocher au système scolaire et de pouvoir ainsi, au terme de la scolarité obligatoire, obtenir une solution d’insertion professionnelle.
Par ailleurs, depuis l’introduction de la réforme du cycle 3 en 2015, les élèves des classes régulières évoluent dans des groupes-classes dont l’hétérogénéité ne permet plus de répondre à leurs besoins. De plus, le lien entre le/la titulaire est décousu, les élèves ne voyant leurs enseignant-e-s que quelques périodes hebdomadaires. En outre, dans des branches comme la géographie et l’histoire, les élèves sont de plus en plus en échec notamment du fait de l’hétérogénéité trop grande. L’organisation éclatée du cycle 3 engendre donc des situations d’échec et la structure même du système scolaire explique que des élèves décrochent, voire redoublent, et sont orientés vers les classes spécialisées dans lesquelles le cadre, le lien et l’identité de classe existent encore. Les classes spécialisées sont à l’heure actuelle une solution – qui fonctionne – de l’école neuchâteloise pour répondre aux besoins des élèves et à la diversité de ceux-ci, selon leurs parcours de vie.
Quant au postulat « Pour un meilleur encadrement des élèves », le SSP suivra attentivement les propositions qui seront faites par le Conseil d’État sur la base des pistes suivantes : diminution des effectifs par classe, déploiement du co-enseignement, renforcement des mesures de soutien individualisé et pondération différente des élèves BEP à l’intérieur des classe. Si les mesures proposées ne sont pas satisfaisantes, il n’hésitera pas à repartir au combat.